Descriptif et particularités
La Tarente de Maurétanie est un gecko d’aspect trapu d’une quinzaine de centimètres.
De couleur principalement grise, celle-ci varie selon les conditions environnementales et l’humeur de l’animal. En ce qui concerne la face ventrale, elle est uniformément de couleur crème, voire jaune pâle.
Son corps est recouvert de tubercules de forme conique, en 10-14 lignes dorsaux-latérales régulières. L’œil de la tarente est sans paupières mobiles, avec un iris grisâtre. Sa pupille de forme verticale est capable de se dilater jusqu’à devenir ronde dans l’obscurité.
Les tubercules coniques et les lamelles non divisées sont caractéristiques de cette espèce, mais étant le seul gecko d’Occitanie atlantique, le risque de confusion avec un autre gecko est nul.
Même si la tarente est couramment présente en-dehors des habitations (surtout sous climat méditerranéen), elle est notoirement anthropophile et apprécie par ailleurs fortement l’îlot de chaleur urbain des grandes agglomérations. Elle y profite des moindres interstices exploitables pour ses différentes phases de vie. C’est pourquoi elle peut-être rencontrée dans les habitations humaines, où elle n’hésite pas à rentrer.
Principalement nocturne, la journée elle ne sort que pour son insolation en restant discrète, sa teinte s’assombrissant pour maximiser l’accumulation thermique. Au crépuscule, bien qu’il lui arrive de chasser de manière active en déambulant sur les murs des habitations, on la voit souvent chasser à l’affût des proies qui sont attirées par la lumières des lampadaires. On peut également l’observer à l’intérieur des dispositifs lumineux, en particulier les coffres des enseignes, accédant généralement dans cette situation à une profusion de proies. Les proies de la T. de Maurétanie sont essentiellement des invertébrés (papillons de nuit, araignées, sauterelles, blattes, moustiques, mille-pattes etc.), mais aussi des lézards juvéniles, y compris de sa propre espèce. Elle a déjà été observée en train de « lécher » la pulpe de figues arrivées à maturité.
Il s’agit d’une espèce ovipare, sa reproduction a lieu entre mars et juin. Bien que le cycle de spermatogenèse se poursuit sur toute la période d’activité avec un pic au printemps et au début de l’été. L’hivernage a lieu de novembre à mars environ, dans des refuges à l’abri du gel. Pendant l’accouplement le mâle stimule la femelle par une morsure au ventre. Il en résulte une ponte pouvant comporter un à deux œufs sphériques, qui sont posés dans diverses anfractuosités. Une femelle peut produire jusqu’à trois pontes sur la durée de reproduction. Le temps d’incubation est de 55 à 98 jours, mais celle-ci peut être réduite à quelques jours avec la rétention des œufs dans l’oviducte par la femelle. A l’éclosion, les juvéniles mesurent de 4 à 5 cm. La maturité sexuelle et la longévité in natura restent inconnues pour le moment.
Ses principaux prédateurs sont les rapaces nocturnes, diverses couleuvres et quelques mammifères carnivores. Le Chat domestique peut localement avoir un impact fort.